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mariedéblog

26 août 2007

Du soleil et des nanas

Paris me revoilà. Bronzée, requinquée au bord d'une plage ensoleillée. Pour cette dernière semaine de vacances, nous avions choisi la formule club "tout compris" et elle tenait ses promesses. Il y'avait là beaucoup de couples, apparemment heureux, entourés de jeunes ou moins jeunes enfants, se déchaînant tous les soirs sur les pistes. Pourquoi donc ai-je surpris le regard gourmand de l'un des maris sur une femme qui n'était pas la sienne? Les femmes ne sont pas plus fidèles mais elles draguent plus discrètement, c'est certain. Nous étions aussi quelques femmes avec enfants. "Femmes seules" pouvait-on lire sur l'étiquette mais, dans le tas, il y'avait de tout: des femmes venues seules, ayant laissé un mari, un ami, un amant trop occupé; des femmes seules qui ne le sont pas restées longtemps. Et aussi des femmes seules qui entendaient le rester, défendant farouchement leur territoire, décalant leurs heures de repas et séchant le spectacle du soir.

J'ai croisé aussi des jeunes en bande, bien de leurs personnes, jeunes gens en maillots siglés, qui enfilaient vite fait un polo Lacoste pour les repas, jeunes filles discrètement maquillées, dont les bikinis minuscules ne révélaient pas un gramme de cellulite. Ils se ressemblaient tous, à s'en désespérer; ne semblaient s'intéresser qu'à eux-mêmes, les filles lisaient Closer et Voici, les garçons se ruaient sur l'équipe, tous les matins, au kiosque à journaux. Ils étaient de tous les sports ! Le soir, ils étaient toujours en bande pour le jeu apéro, et toujours ensemble sur les pistes. Mais voilà que l'un d'eux s'est mis à lorgner l'une de mes filles. Elle n'est ni sportive, ni "siglée", ni maquillée. Elle était venue avec sa pile de piles pour préparer sa prépa et évitant la piscine, trop bruyante, elle s'isolait dans un coin de la page avec Jean-Jacques Rousseau, ses lunettes de myope sur le nez. D'abord discret, il s'arrangeait pour passer et repasser devant notre table à chaque repas, puis enhardi par un sourire timide, oh surprise, il a fait bande à part, histoire de montrer qu'il était libre de tout engagement. La suite leur appartient...

Partie une semaine, j'avais laissé Paris et mon mari sous la pluie. Je les ai retrouvés pareil !

C'est fou comme on se vide la tête en une semaine. Au point de la remplir d'angoisses "spécial mois d'août". Comme cette crise des subprimes qui ressemble désormais à une tempête dans un verre d'eau et qui nous a tenu en haleine, sous les cocotiers. A lire les analyses angoissés de la presse économique, nous frôlions le crash; les entreprises se retrouvaient étranglées; les hommes et femmes d'affaires audacieux sur la paille; les salariés dans la rue. Quand les médias ne nous ont pas donné du grain à moudre au mois d'août? C'était quand la dernière fois, rappelez-le moi ?

Vu hier au beau film, "Caramel" par une metteure en scène libanaise, Nadine Labaki. 4 femmes dans un institut de beauté, 4 femmes avec leurs beautés bien à elles, leurs soucis aussi. Le film baigne dans la grâce de bout en bout. Elles sont si touchantes. Dans un univers déglingué, elles ont grandi en préservant la part du rêve. Leur voisine, Rose, a vieilli seule et la voilà qui découvre l'amour.

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26 août 2007

Du soleil et des nanas

Paris me revoilà. Bronzée, requinquée au bord d'une plage ensoleillée. Pour cette dernière semaine de vacances, nous avions choisi la formule club "tout compris" et elle tenait ses promesses. Il y'avait là beaucoup de couples, apparemment heureux, entourés de jeunes ou moins jeunes enfants, se déchaînant tous les soirs sur les pistes. Pourquoi donc ai-je surpris le regard gourmand de l'un des maris sur une femme qui n'était pas la sienne? Les femmes ne sont pas plus fidèles mais elles draguent plus discrètement, c'est certain. Nous étions aussi quelques femmes avec enfants. "Femmes seules" pouvait-on lire sur l'étiquette mais, dans le tas, il y'avait de tout: des femmes venues seules, ayant laissé un mari, un ami, un amant trop occupé; des femmes seules qui ne le sont pas restées longtemps. Et aussi des femmes seules qui entendaient le rester, défendant farouchement leur territoire, décalant leurs heures de repas et séchant le spectacle du soir.

J'ai croisé aussi des jeunes en bande, bien de leurs personnes, jeunes gens en maillots siglés, qui enfilaient vite fait un polo Lacoste pour les repas, jeunes filles discrètement maquillées, dont les bikinis minuscules ne révélaient pas un gramme de cellulite. Ils se ressemblaient tous, à s'en désespérer; ne semblaient s'intéresser qu'à eux-mêmes, les filles lisaient Closer et Voici, les garçons se ruaient sur l'équipe, tous les matins, au kiosque à journaux. Ils étaient de tous les sports ! Le soir, ils étaient toujours en bande pour le jeu apéro, et toujours ensemble sur les pistes. Mais voilà que l'un d'eux s'est mis à lorgner l'une de mes filles. Elle n'est ni sportive, ni "siglée", ni maquillée. Elle était venue avec sa pile de piles pour préparer sa prépa et évitant la piscine, trop bruyante, elle s'isolait dans un coin de la page avec Jean-Jacques Rousseau, ses lunettes de myope sur le nez. D'abord discret, il s'arrangeait pour passer et repasser devant notre table à chaque repas, puis enhardi par un sourire timide, oh surprise, il a fait bande à part, histoire de montrer qu'il était libre de tout engagement. La suite leur appartient...

Partie une semaine, j'avais laissé Paris et mon mari sous la pluie. Je les ai retrouvés pareil !

C'est fou comme on se vide la tête en une semaine. Au point de la remplir d'angoisses "spécial mois d'août". Comme cette crise des subprimes qui ressemble désormais à une tempête dans un verre d'eau et qui nous a tenu en haleine, sous les cocotiers. A lire les analyses angoissés de la presse économique, nous frôlions le crash; les entreprises se retrouvaient étranglées; les hommes et femmes d'affaires audacieux sur la paille; les salariés dans la rue. Quand les médias ne nous ont pas donné du grain à moudre au mois d'août? C'était quand la dernière fois, rappelez-le moi ?

Vu hier au beau film, "Caramel" par une metteure en scène libanaise, Nadine Labaki. 4 femmes dans un institut de beauté, 4 femmes avec leurs beautés bien à elles, leurs soucis aussi. Le film baigne dans la grâce de bout en bout. Elles sont si touchantes. Dans un univers déglingué, elles ont grandi en préservant la part du rêve. Leur voisine, Rose, a vieilli seule et la voilà qui découvre l'amour.

5 août 2007

Ratatouille: régalez-vous

Longtemps que je ne vous avais vus. Vous allez bien? Très bien merci, au gré de cet été pas comme les autres. Pourquoi donc? Posez donc la question à Gordon Brown. A croire que Tony Blair lui avait savonné la planche et quand la planche est mouillée, c'est glissant! Le Prime ministre tout neuf a fait face aux attentats terroristes et, à peine avait-il ressorti la tête de l'eau qu'il y a replongé. Enfin, il venait juste d'éponger les eaux qui menaçaient de le noyer et son pays avec, que voilà que ressurgit la fièvre aphteuse. Mais il fait face avec un flegme tout britannique. Les citoyens de sa majesté-et pas que leur premier ministre- nous ont encore donné une leçon à l'occasion des inondations. Au fil des JT, j'ai attendu, en vain, celui qui allait demander "mais que fait l'Etat?". En vain. Tout le monde n'a pas la baraka de Nicolas Sarkozy, enfin appelez "ça" baraka ou état de grâce, c'est du pareil au même, Brown l'a pas. Mais "elle" elle l'a: Cécilia Sarkozy est à la "une" de plusieurs hebdos cette semaine et pas que des magazines people. Même le Nouvel Obs s'y est converti: L'ouverture a encore frappé ?

Vu hier soir un film superbe "ratatouille" sorti de l'usine Disney qui nous a surpris à plusieurs reprises ces dernières années. Un hommage plein de malice, de poésie et d'humour...à la création...culinaire...française...d'un rat. On en sort avec l'envie de crier, non plus "mort aux rats" mais "mort aux cons"...vaste programme comme dirait l'autre.

Régalez vous de "ratatouille": les légumes, c'est bon pour la santé et pour l'ouverture d'esprit!

Je repars bientôt en vacances. J'adore Paris au mois d'août; ses rues désertes; ses terrasses bondées; ses bruits qui prennent un sens alors qu'ils seraient noyés dans tant de tumultes durant les autres mois de l'année. Tout le monde dit: vive l'été. Mais l'été, ne nous le cachons pas, est générateur d'angoisse. Le silence qui s'abat, qui succède à l'activité, voire l'activisme, comme en apesanteur, au-dessus de nos têtes. Le téléphone qui sonne moins ou alors en chassé-croisé comme sur les routes de France. Ces cartes postales qui nous changent notre quotidien, nous le font paraître plus gris, moins drôle. "Ah chéri, nous aurions pu, nous aussi, partir en Sardaigne cet été ! (?)". Les cartes postales sont toujours trop belles pour être vraies; elles ressemblent aux mannequins qui portent sublimement ces robes dans lesquelles nous ressemblons à des sacs de pommes de terre. Le regard déçu du "chéri". Il pourrait dire:"Jamais contente". On le sait, on le sent qu'il le pense. Il s'est donné du mal, de l'imagination, pour dénicher ce périple en Péloponèse. Mais voilà, il faisait trop chaud et puis le soleil est plus vert ailleurs ! Et hop, nous repartons bientôt. Pourvu que personne ne nous envoie une carte de Croatie: nous avons hésité et puis, non, nous irons ailleurs.

23 juin 2007

Leçons de campagne

Au-delà des surprises politiques qu'elle nous a réservé, la saison politique aura aussi innové en matière de communication politique: ses baby-boomers sont-ils si différents de leurs aînés en politique ou est-ce la communication politique qui, aujourd'hui, les expose nus à nos regards avides?

Jusque là, la communication politique ou plutôt la communication des politiques a obéï à des règles, voire des dogmes inébranblables: aucune information sur la vie privée, sinon de belles images sur papier glacé; aucune attaque publique contre son propre camp; et, en matière de camp, des frontières bien tranchées.

Paradoxalement, c'est un vieux de la vieille qui a ouvert les vannes après avoir implacablement pourchassé tous ceux qui menaçaient de le faire. Bien sûr, je parle de François Mitterrand qui a soudainement mis sa vie privée à la Une des gazettes en projetant en plein jour sa fille Mazarine, tenue soigneusement cachée jusque là (jusqu'à voyager couchée à l'arrière des voitures, selon ses propres confidences).

Mais il faudra attendre les derniers mois du quinquennat Chirac, en plein délitement de la vie politique, pour assister à la 1ère sortie politique d'un homme...contre son propre camp. Je revois François Fillon, la mâchoire serrée, proférer, à sa sortie de l'Elysée:"Du mandat Chirac on ne se souviendra que de mes propres réformes".

En digne socialiste, Ségolène Royal a aussi choisi le jour et l'heure et quel jour ! Voilà qu'en pleins résultats des élections législatives, nous apprenons que Madame Royal a demandé à François Hollande de quitter le domicile commun. Et d'annoncer, dans la foulée, qu'elle l'a fait pour cause d'"histoire sentimentale": M. Hollande la trompe, nous apprend-elle.

Jusque là, tout reste "under control": Comme Mitterrand, Royal a contrôlé de bout en bout la communication sur sa vie privée, ne laissant jamais transparaître le moindre état d'âme. Si la teneur du discours a changé en dévoilant des pans de la vie privée, son momentum est resté immuable. Preuve que la gauche (et ses femmes) n'ont pas le monopole du coeur !

Et s'il fallait d'autres preuves, elles sont tombées, ces derniers jours, comme s'il en pleuvait. Ainsi avons-nous vu Borloo verser une larme sur le sort de Juppé et ce dernier, blanc comme un linge, que l'avons-nous entendu lacher aux journalistes:"Vous seriez contents si je pouvais crever"!

Et les exemples foisonnent d'hommes et de femmes politiques qui, soudain, se déboutonnent; laissent entendre leur jalousie, leurs griefs et autres désirs peu avouables en général. Comme Madame Bachelot, sans doute ulcérée par la promotion de femmes de couleur jeunes et belles, marmonnant que si Rama Yade avait été, "en plus", lesbienne et handicapée, elle serait premier ministre; A propos de femmes jeunes et belles, le discours de Rachida Dati détonne aussi; ses airs de midinette, quand elle parle de Nicolas Sarkozy "sans qui" elle ne serait "pas là".

Jusqu'à la traîtrise, aujourd'hui réhabilitée, voire encouragée: Après Besson, nous avons assisté à un déferlement socialiste vers le camp Sarkozy. De Kouchner à Bockel, en passant par Hirsch, Attali, Jouyet..., il est de bon ton aujourd'hui de "faire bouger les lignes"...en passant au-dessus.

D'ailleurs, le discours proprement politique a changé et de nouvelles expressions ont fait leur apparition. Il y'a de quoi faire un livre d'analyse de la transition du langage politique. "Faire bouger les lignes" en fait partie.

11 juin 2007

j'adore les cerises !

J'adore les cerises. La saison est trop courte et puis, maintenant, à moins de 9€ le kg, ce n'est pas la peine, elles sont immangeables. Lorsque j'étais enfant, je grimpais dans les arbres pour cueillir et manger les cerises; j'en connaissais toutes les variétés: les Napoléon, roses et fermes, les burlat, les reverchon...

Je suis une spécialiste des fruits et légumes, d'une manière générale. J'épate mon entourage familial parce que, sur les marchés, je peux appeler chaque variété par son nom. Prenez les pommes, les starkingson, les golden, les canada, les granny-smith...Je peux aussi, au coup d'oeil, dire si un fruit est bon ou non. Ce qui me désole, c'est que maintenant, sur les marchés, nous avons souvent des qualités de fruits médiocres, sauf si nous payons le prix fort. Comme s'il y'avait le fruit du pauvre et le fruit du riche.  Pourquoi vendre des nectarines à 2,95€/le kg si elles sont immangeables? Même les pauvres n'apprécieront pas !Mon mari en a ramené, tout fier de les avoir payées "pas cher". Aucun goût,

J'ai la nostalgie de mon enfance gavroche et vagabonde; je me souviens encore des jours, où, pendant les vacances d'été à la montagne, je rentrais à la maison, en fin d'après-midi, les cheveux poussiéreux, le visage et les mains griffés d'avoir cueilli les mûres sauvages à même la plante; les chaussures crottées.

Quand il m'arrive encore de me rendre dans notre maison de famille, mon premier geste, au 1er matin, est de grimper dans le seul mûrier qui reste dans le jardin. J'ai ainsi tâché un superbe pyjama et K2R n'y a rien fait. Mes parents ont fait arracher les arbres fruitiers à part celui-là (nous n'en profitions pas, les voisins mangeaient tous les fruits avant que nous arrivions pour les vacances). Ils les ont remplacés par un jardin paysager, avec des cailloux savamment disposés pour serpenter entre les haies de rosiers.

Je suis une nostalgique incorrigible. Sans doute parce que je suis trop dans le temps présent, sans prendre jamais le temps de jeter un oeil en arrière. Trop risqué. Ainsi, il y'a quelques mois, j'ai lu sur le site de l'INRA qu'il allait mettre bientôt une nouvelle variété de cerises sur le marché. "Bon calibre et fermeté, associés à une bonne qualité gustative et à des performances agronomiques de bon niveau". Mon coeur a fait boum. Je réalisais que je n'avais pas suivi de près l'évolution d'une passion. Comme d'autres passions, je l'ai laissé vivre sa vie tout en la suivant du regard et tant pis si elle se casse la gueule. J'aime aimer de loin.

Je pense souvent à Ségolène Royal. Je l'ai encore vue hier soir à la télévision: pathétique et superbe. Je n'ai pas voté pour elle. J'ai longtemps voté socialiste mais, depuis Mitterrand, je suis vaccinée. Ségolène Royal m'émeut. Sans doute une projection que je ne veux pas identifier ni reconnaître. Ce mélange de séductrice sur le retour; bravache; portant son coeur blessé en bandoulière.

Hier, j'étais pour Rafaêl Nadal et il a gagné. Les commentateurs de la 2, à commencer par Guy Forget, assuraient que c''est Federer qui l'emporterait. C'est compter sans le tempérament accrocheur et hargneux de Nadal, un gosse qui grimace; lance des regards noirs puis se remet à cogner avec application, sauvant des balles improbables; gagnant les points quand ils sont indispensables.

Je sors de chez l'acupuncteur. J'ai un rapport bizarre à mon corps. Je le maltraite tout le temps: stress, fatigue, surmenage; je n'en fais jamais assez. Non pas que je n'aime pas mon corps. Plus que jamais je le chéris de peur, maintenant, qu'un jour il me lache. Mais j'aime aussi les challenges, les tours de force, la bravoure, la performance. C'est mon côté Sarkozy: j'épuise mon corps puis je m'offre le luxe de l'acupuncteur. J'ai régulièrement repéré de nouveaux acupuncteurs. A chaque fois, j'appréciais pendant un moment, puis je repartais en quête. Ainsi, dans le 15ème arrondissent, j'ai eu 2 acupuncteurs successifs. Le premier me recevait dans un cabinet luxueux, au milieu des encens chinois, au son d'une musique orientale lancinante, dans une pénombre savamment adoucie. La deuxième me parlait d'une voie douce, une sorte de mélopée qui glissait sur moi pendant qu'elle me piquait de ses aiguilles. Je m'en suis lassée successivement. Enfin, il y'a un an, j'ai découvert, dans le 17ème, un acupuncteur extraordinaire: dans son cabinet sur rue, le téléphone sonne d'un bruit strident, la lumière crue qui tombe du plafonnier n'est pas adoucie et, on entend, sans arrêt la porte sonner avec l'arrivée de nouveaux patients. Et pourtant, sitôt allongée, le stress m'abandonne. Il travaille ses aiguilles (mais il n'hésite pas à répondre au téléphone quand il sonne); on entend quelques voitures passer. Rien n'y fait. J'aurais fumé du H je ne serais pas plus près du nirvana !

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3 juin 2007

La campagne de rentrée: déjà?

Je vois déjà des sourcils se lever: encore une campagne? après la présidentielle, les législatives? Oui, ç'en est une de campagne, mais celle-ci est réservée aux éditeurs et aux libraires. Traditionnellement (je ne sais pas à quand remonte la tradition), les diffuseurs et éditeurs indépendants, chaque année en mai/juin, lancent leur campagne. Elle s'appelle "campagne de rentrée". Elle consiste à proposer aux libraires de stocker, dès maintenant, des livres qu'ils vendront jusqu'en novembre...et ne paieront qu'en décembre. Les libraires bénéficient aussi, à cette occasion, d'une surremise (allant de +2 à +5%, selon). Les libraires bénéficient aussi, pour l'occasion, d'une "faculté de retour ", parfois 'intégrale". En contrepartie, ils s'engagent à prendre des grandes quantités.

Pour les éditeurs et diffuseurs, la campagne de rentrée présente un intérêt évident: elle leur permet de mettre en place une grande quantité de livres, visibles par tous les clients des librairies et donc susceptibles d'être mieux vendus. Il y'a aussi un avantage caché, celui de savoir, à l'avance, en fonction des quantités mises en place, s'il y'a lieu ou non d'ajuster les tirages, voire de procéder à des réimpressions, pour certains titres. L'avance en trésorerie n'est pas anodine et attention à l'effet boomerang des retours !

Pour les libraires, on aurait tendance à penser "c'est tout bénéf" mais pas si sûr. En effet, il leur faut gérer leur trésorerie parce que, en fin d'année, des sommes importantes seront réglées aux éditeurs. Le libraire doit aussi "repousser les murs" de sa librairie s'il veut, à la fois, stocker les ventes "à rotation rapide" (qui sont "tout bénéf") et laisser un peu de place à ses coups de coeurs et, qui sait, aux best-sellers de demain. Enfin le libraire devra

  • Gérer les retours, le moment venu. Par anticipation, il lui revient de faire preuve de discernement dans les commandes qu'il passe à cette occasion
  • Veiller à éviter la "démarque inconnue" qui peut lui coûter cher

En outre, la campagne de rentrée est l'occasion d'un petit jeu entre éditeur et libraire, un jeu qui a créé une vraie connivence au fil des ans. En général, quand le repré appelle pour prendre rendez-vous pour la "campagne de rentrée", il précise au libraire:"Tu auras le temps de manger un morceau après"? Direction le restaurant, parfois modeste (suivant les moyens de l'éditeur) mais qu'importe le vin, pourvu qu'on ait l'ivresse !

Le petit jeu se répète chaque année et, de part et d'autre, on feint d'y croire:

-Nous sortons un nouveau titre sur la motivation des managers, je t'en mets combien?

-Euh, pas trop parce que, qu'est-ce que j'veux dire, vous n'êtes pas seuls sur ce créneau; on a beaucoup de choses maintenant en PNL.

-Oui, mais l'auteur enseigne à X et nous avons prévu une grosse campagne de presse.
-Bon allez, tu m'en mets 1? on va essayer

-Un exemplaire, je te le garantis, il est noyé dans ton rayon. Prends-en 3, c'est possible.

-Bon allez, note m'en 3. Mais tu sais, on pourra pas repousser les murs...

Et ainsi va l'univers de l'édition au point que, me dit-on, même les acheteurs "purs et durs" des grandes surfaces culturelles, ne peuvent plus s'en passer.

24 mai 2007

Un silence très pro

Depuis quelques jours, je suis ailleurs. Après une courte mais si belle escapade, à l'occasion du Pont de l'Ascension, je me suis remise au boulot, avec une énergie nouvelle et le sentiment d'y être plus utile qu'ailleurs. Les temps sont durs dans l'édition en ce moment. Je vous avais déjà fait part de quelques dérives éditoriales. Ce qui est plus difficile, c'est la désaffection des clients. Les librairies sont vides et, pour nous éditeurs, le libraire, c'est notre vitrine permanente et notre principale source de CA. Donc, moins ça bosse, plus on bosse: appeler les libraires pour prendre le pouls de la situation, les dissuader de faire des retours aussi: dès que les libraires sont désoeuvres, hop, ils mettent en cartons et, hop, retour à l'envoyeur! Pour les libraires c'est en effet l'occasion de se refaire (en trésorerie) et, aussi, de faire de la place dans les rayons. Mais je me demande ce qu'ils auront à vendre quand la reprise sera là. Car oui, incorrigible optimiste, je flaire la reprise: depuis lundi, le téléphone sonne plus souvent. Comme je sais qu'on ne m'appelle pas pour me proposer un poste de ministre (tous pris jusqu'aux législatives au moins !), je suis tranquille et très affable. Pour l'instant, les libraires se renseignent (toujours très aimables), ils veulent savoir quand les repré passeront les voir pour les commandes de rentrée. Ah les sacro-saintes commandes de rentrée...Ce sera l'objet de mon prochain post. Promis et bonne soirée !

14 mai 2007

Que reste-t-il à "Voici" et "Closer"?

Depuis quelques jours, je suis sans voix, raison pour laquelle je vous écris . C'est comme si un voile se déchirait, un couvercle se soulevait laissant échapper l'air du temps et, mon Dieu, il est bien pollué. Il y'a même un gros nuage acide au-dessus de nos têtes. De quoi je parle? Mais de politique bien sûr; de cette politique qui se joue dans les alcôves, les brasseries huppées, les palaces et sur les yachts. C'est comme si, pendant cette campagne présidentielle , les Français ne s'étaient mobilisés que pour voir du people en live, s'ébattant, se déchirant. Une sorte de Dallas à la française où les figurants sont éclipsés  ! Aux côtés de Ségolène Royal, nous avons vu défiler Jeanne Moreau, Emmanuelle Béart, Jamel, Michel Delpech, Yannich Noah...

Nicolas Sarkozy, lui, a des goûts, comment dire, plus, enfin moins bobos: il s'est affiché avec Jonnhy Halliday et Laëtitia, avec Faudel, avec Enrico Macias...et que ceux que j'oublient ne m'en veuillent pas: la presse leur offrira leur revanche. La presse et quelle presse ! car désormais c'est dans "le Monde" et d'autres journaux de cet acabit qu'on en apprend tous les jours sur la "vraie vie de Ségolène et Nicolas"; pas leur vie à eux mais celles de leurs couples respectifs et ça balance ! Tous les copains ont témoigné ce qui me fait penser à ce dicton si tristement vrai:"Dieu me garde de mes amis; mes ennemis, je m'en charge".

Deux journalistes du "Monde" ont même écrit un livre sur les dess(o)us de lit de Ségolène Royal et François Hollande. Quand ces deux ont crié à l'atteinte à la vie privée, les deux journalistes ont répondu:"Ah mais que non, il s'agit bien de politique" car, a dit l'une d'elle sur France-Info, si François Hollande n'avait pas trompé Ségolène Royal, elle ne se serait pas portée candidate. Et puis de moduler (quand même):"enfin, c'est certainement l'une des motivations fortes".

Femmes trahies et trompées, nous vous attendons au 2ème tour ....

7 mai 2007

Ouf, c'est fini (!): lisez Paul Auster et Hanif Kureishi

Le rideau est tombé hier soir en même temps que le verdict des électeurs: Nicolas Sarkozy est notre président de la République et tous les observateurs de la campagne présidentielle qui s'achève en tireront des leçons :

Que l'on soit hommes ou femmes politiques, simples citoyens jeunes ou moins jeunes, sondeurs, analystes politiques, journalistes, nous retiendrons tous de cette campagne, ses enseignements: sur le rôle de la femme politique telle qu'elle le perçoit et tel qu'il est perçu par ses pairs (et leurs impairs); sur la place de la femme "aux côtés" de l'homme politique (mais où était passée Cécilia???); sur la place des médias et -nouveauté -de l'Internet des blogs; sur la pugnacité; sur la permanence des jeux politiciens au-delà des générations; sur les séquelles du gaullisme et du socialisme; sur l'ampleur du naufrage des partis extrêmes; sur les trahisons petites et grandes et les revirements avoués (et plus qu'à moitié pardonnés); sur la cruauté de l'univers médiatique; sur le(s) grain(s) de sable qui font défier les trajectoires et changent des vies...On se croirait dans un roman de Paul Auster.

A propos de roman, je viens de lire coup sur coup deux livres que je recommande. Le 1er est de JMG le Clézio et s'intitule simplement "l'africain". Le Clézio y décrit avec une minutie quasi-documentaire l'Afrique de son père; oui, l'Afrique qui lui a enlevé son père...et le lui a rendu. Si vous aimez les ambiances envoûtantes, mystérieuses de le Clézio, courez vite acheter ce petit livre. Il y est aussi question de pardon.

Le 2ème est écrit par Hanif Kureishi. "My beautiful Laudrette" ç'était lui; "Sammy et Rosie s'envoient en l'air" ç'étaient lui aussi. Cet auteur anglo-pakistanais connaît Londres et l'aime comme personne. Dans ce livre, "Le don de Gabriel", Kureishi situe l'action, toujours à Londres, dans une ville en pleine évolution urbaine et sociale. Gabriel est l'enfant unique de Rex et Christine, 2 "enfants "de Mai 68 ou de ce qui en tenait lieu en Angleterre, nourris au blues, au rock et au pop et au H. Gabriel est fils unique parce qu'il avait un frère jumeau qui est mort et qui continue à lui parler, à le conseiller, notamment pour...coacher ses parents; les adapter à la cruauté du monde capitaliste. Les dialogues sont savoureux, inattendus et, si Gabriel paraît être le seul adulte de la famille, ses parents n'en ont pas renoncé pour autant à jouer leurs rôles respectifs...et c'est grâce à leurs relations de jeunesse de Gabriel va découvrir et enfin exploiter son "don". .C'est un livre sur la recherche de repères, dans un univers qui change; un livre sur le refus du désespoir même quand le quotidien est sombre. A lire d'urgence à l'heure où on nous promet un monde meilleur !

1 mai 2007

Il s'est passé quelque chose sur la Chaîne parlementaire ou plutôt Stade Charléty

Dirons-nous, au soir du 8 mai, que tout a basculé le 1er? ou mettrons-nous le curseur l'avant-veille, lorsque Nicolas Sarkozy a brutalement durci le ton, critiquant sévèrement l'héritage de Mai 68 et jetant le bébé avec l'eau du bain?

A quelques jours d'un scrutin décisif, un candidat, donné favori, a-t-il pu se tromper de message en s'aliénant les enfants et petits-enfants des accords de Grenelle, en refusant d'appeler un chat un chat et François Bayrou par son nom ?

Dans ce cas, la candidate Ségolène Royal, n'avait plus qu'à se baisser pour ramasser les déceptions qui jonchaient le sol. Elle a eu beau jeu tout à l'heure de dénoncer ceux qui opposent les chômeurs aux travailleurs; ceux qui répudient l'héritage de mai 68; il lui était facile de parler d'une France apaisée, réconciliée, alors que son concurrent électoral avait ravivé si violemment les émotions négatives du passé.

Je me pose de telles questions, non par dépit ou nostalgie mais par goût de la stratégie en général et politique en particulier.

Les sondages et les urnes nous diront si, parce qu'un Homme reste un Homme, Nicolas Sarkozy a péché par orgueil en refusant de tendre la main à François Bayrou, égratignant ainsi l'orgueil de ses 8 millions d'électeurs; si le Nicolas Sarkozy qui défilait contre les manifestants en 68, a percé sous l'homme politique accompli dont le plan de tournée électorale et les meetings étaient réglés au détail près, au point qu'on en avait oublié que l'Homme est humain. Tout comme Zinedine Zidane, l'été dernier, à 2 doigts de la victoire, nous en avait déjà donné une démonstration éclatante, une démonstration affligeante tant nous attendons des grands Hommes qu'ils restent grands.

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