Lâcher prise ?

Force est de constater qu'on ne pense qu'à ça: que Ségo(lène) tousse(la France s'enrhume), grimpe (sur la Muraille) et le pays se gausse; que Johnny se carapate et ça rejaillit sur...Sarko(zy); que Doc Gynéco fasse des siennes (et Dieu seul sait pourtant que ce n'est pas nouveau) et c'est son "mentor au politique" qu'on désigne: mais oui, c'est bien lui qui a dit que Nicolas Sarkozy était son "mentor en politique"...

Voilà donc nos deux candidats seuls en lice, caracolant en tête des sondages, se disputant des miettes de suffrages, affublés de diminutifs affectueux? Mais non, ç'était sans compter avec le président. Le vieux lion est revenu sur le devant de la scène. Il serait moins hargneux que je l'aurai trouvé pathétique. Il a l'âge de ma mère; je projette sur lui ce combat d'arrière-garde que nous mènerons tous un jour pour ne pas laisser place nette (et pourtant, il nous faudra bien !). Nous serons aussi, j'en suis certaine, prêts à tous les coups. Autour de lui ne restent que quelques aficionados; fatigués, déjà sur le départ. Et pourtant, il se bat. Il est la chèvre de M. Seguin, tout en haut de la montagne: une image qui me vient de loin et qui reste ancrée dans mon souvenir mieux que toute autre littérature. M. Chirac, j'en suis convaincue, sait qu'il ne se représentera pas mais il veut gâcher la fête; empêcher le "traître" de gravir les marches. Sait-il qu'il me rend Sarkozy encore plus sympathique? A moi, à vous aussi peut-être? Eh bien, même ce sentiment de sympathie me culpabilise. Curieusement, alors que les commentaires politiques et journalistiques vont bon train, aucun mais aucun ne fait la moindre allusion à l'âge du président. C'est pourtant, je crois, la clé de ce combat contre les ombres des jeunes. Quand Bernadette dit: "mon mari n'est pas gâteux"; elle veut dire: "il n'est pas vieux", non?

Dans cette campagne présidentielle, même le duel Ségo/sarko n'occulte pas le spectre de la vieillesse. Et ce n'est pas parce que les journalistes ont décidé d'éviter "la bourde à Jospin" que nous ferons semblant de croire que c'est un combat "loyal". Tiens, tiens, vous avez dit "loyal" ou "Royal"? Pire, dans cette bataille de dernière minute, les djeuns, c'est les quinquas. Dire qu'il n'y a pas longtemps, les employeurs les rejetaient. Bientôt, ils voteront pour l'un d'eux!!

Décidément, cette saison de voeux a un goût de vieux.