Sous le soleil exactement

Là, au moment où je vous parle, je suis attablée au soleil. J'ai bien mangé, merci, et je sirote mon café. J'avais besoin de vacances mais surtout de prendre du recul: par rapport à mon quotidien, à mon activité professionnelle, aux choix que nous aurons à opérer comme citoyens et, croyez-moi, rien ne vaut le soleil!

Depuis plusieurs semaines, à Paris, mes nuits s'agitaient, se peuplaient de menaces, de choix difficiles. Les questions les plus basiques prenaient parfois des allures de dilemne, jusqu'au plat familial du dimanche mais pas seulement! fallait-il prendre telle ou telle orientation professionnelle, augmenter les investissements au risque de payer plus d'impôts, prendre le(s) risque(s) de publier plusieurs livres alors que les années électorales sont dites peu propices à la vente en librairies? J'en oubliais les bonheurs simples comme un coup de fil amical; mes moments de loisirs étaient gachés par le stress.

Hier, le décès de l'abbé Pierre est venu me rappeler que les vrais combats méritent qu'on s'y engage pour la vie et que,  nul ne peut soulever seul des montagnes. Il a su ainsi réveiller des consciences qui somnolaient et remporter des batailles pourtant perdues d'avance.

Depuis que je suis ici, je me dit aussi que les enjeux sont beaucoup plus petits, vus de loin, et, surtout, ramenés aux épreuves d'autres peuples; que, finalement, finalement, nous avions une vie bien facile en France; la stabilité politique et sociale qui permet de travailler;que nous avions la chance de ne pas vivre des moments existentiels. Ailleurs, là où je suis, les cimes enneigées sont endeuillées; n'osent plus lever la tête de peur de (ce) qui leur tombera dessus. La mer est si belle, une mer d'huile bien trompeuse où seuls les touristes peuvent croire que "tout baigne". Je vous en dirai plus, c'est promis...pour le moment, profitez de ces belles images.