être partout et nulle part

Il m'arrive de vouloir être partout; un rêve de surpuissance; de MonsieurTout: aurai-je voulu être un homme? Un psy vous répondrait:"oui". Qu'il est doux d'entendre:"oui". J'aurais voulu être une artiste, une femme politique, une diva, une croqueuse d'hommes, une égérie, une muse, une STAR.

Mais il m'arrive aussi de vouloir n'être nulle part, de vouloir me terrer, aller sous terre, attendre que tout se calme là-dessus(sur la terre); que les nuages se dissipent; les problèmes se résolvent; les énigmes livrent leurs secrets; les parents vieillissent; les enfants grandissent. Et moi émoi émois.

Pris au hasard l'émission de Thierry Ardisson sur Canal+ samedi. J'ai oublié le nom de l'émission tant elle ressemble à celle qu'il faisait sur France2. Qu'importe. J'ai retenu en revanche la prestation de Catherine Nay. Elle assurait la promo de son livre sur Sarkozy "le pouvoir du désir". Et, dans cette avalanche de citations politiques, qu'ai-je retenu? Que Sarkozy aime les stars, les paillettes, Guy Lux. Moi aussi. C'est sans doute tout ce que j'ai en commun avec M. Sarkozy. Non pas qu'il m'horripile. Non, il ne me déplaît pas toujours. Juste l'indifférence. L'indifférence, c'est mon arme envers les êtres qui réveillent quelque chose de désagréable. Et M. Sarkozy c'est ça. Question:Devons-nous aller nous allonger sur le divan d'un psy avant de voter? Ceux qui voteront pour Ségolène Royal cherchent-ils à retrouver la mère? A revivre des castrations? Des souvenirs de messes? de fesses?

Donc Sarkozy pourrait chanter:"j'aurais voulu être un artiiiiiiiiiiste". Mais combien sommes-nous, êtres ordinaires, à avoir rêvé d'une vie extraordinaire et combien sont-ils ceux qui y sont arrivés? Et qu'ont-ils trouvé au bout?